• Presque le temps d'une gestation

    frown

     

    C'était en novembre...

    J'ai repris mes relectures, mes corrections, mes ajustements. Certaines modifications faites par Madame W. ne me satisfaisaient pas : si en règle générale, elle m'avait demandé mon avis, sur certains points de détails, a contrario, elle avait interprété de travers ou minimisé l'effet que je cherchais à atteindre, non consciente de l'importance pour moi de ce "petit truc".

    Pour schématiser, Madame W. avait débroussaillé mon jardin, dessiné ses contours, mis en valeur les essences les plus importantes. À moi de finaliser, de personnaliser, d'apporter ma touche plus personnelle.

    J'étais à l'affût de la petite bête, du moindre défaut (sans doute aussi inconsciemment pour retarder le moment du passage à l'acte).

    Grenouille, t'as la trouille !

     

    Formidable ! J'ai découvert deux trucs qui m'ont véritablement aidé :

    Number one : selon le support utilisé (fichier word, format papier, fichier pdf...) nos gneux ne détectent pas les mêmes fautes, les mêmes erreurs... Incroyable ! A croire qu'ils ne transmettent pas les mêmes informations à notre cerveau... J'utilise ces différents formats (rajouté un de plus à ma liste, depuis plus d'un an -roman posté sur un forum dédié, extrait par extrait, pour correction, avis, contre-avis - l'exercice du balisage informatique pour mise en forme en conformité avec le mode d'édition dudit forum est un vrai supplice, soit dit en passant) , et je redécouvre, encore et encore des bêtises ! (ce qui me fait craindre de ne jamais en finir avec les corrections : il faudra bien pourtant un jour savoir dire STOP !)

    J'ai remarqué ça pour la première fois, en envoyant à mes bêta-lectrices mes 250 pages en format PDF de Marie-Jo Version 1. Certaines fautes me sautaient littéralement aux yeux, malgré des heures de relecture sous word.

    Number two : le rythme qui m'accompagne...

    Je bosse avec mon casque MP3 sur les noreilles, bercée ou stimulée par des ambiances musicales différentes, selon les périodes, selon les chapitres, les récits joyeux ou dramatiques... (souvenir d'un plus pire que d'autres : Céline Dion "Encore un soir"... Je tapais sur mon clavier... en larmes... Un moment difficile pour mon héroïne, et j'en rajoutais une couche en plombant encore plus le climat ! Obligée de me cacher des yeux de ma famille pour chialer et me moucher bruyamment !!! (c'est là que je me suis dit : faut y être kon ? Des soucis, la vie de tous les jours nous en livre spontanément, et tu te crées encore des peines supplémentaires ! Allô ? Urgences HP ?)

    Petit aparté : j'ai posté tout récemment ce passage sur le forum. Ma principale lectrice-correctrice, très assidue, m'a fait remarqué : ''tu n'es pas sympa de m'avoir tiré les larmes des yeux ! Il faut savoir que je pleure rarement en lecture !". Ce à quoi j'ai répondu : "j'ai bien chialé, moi, en l'écrivant !!! Trop heureuse que ça transpire !"

    J'arrive à me replonger illico presto dans le même état d'esprit, rien qu'à l'écoute d'un morceau en MP3 : je suis à nouveau "dedans", je corrige avec une facilité insoupçonnée : je n'ai qu'à suivre le rythme imposé.

    Je me suis attaquée parallèlement à la quête de maisons d'édition, susceptibles d'être intéressées par mon roman.

    Là encore, Madame W. m'avait donné de précieux conseils lors d'une longue conversation téléphonique. Le premier, le plus important : "ne jamais accepter un contrat où on vous demande de payer pour être éditer ! Ce ne sont pas de "vrais" éditeurs, ce sont au mieux des "imprimeurs". Ils ne vous assisteront pas quant à la commercialité, vous devrez tout gérer, n'apporteront pas de corrections, ne vous serons d'aucun soutien... Bref, des margoulins, usurpateurs, tout juste prêt à vous extorquer quelques milliers d'euros, profitant de votre si grand désir d'être publiée."

    "Comment choisir, étudier la ligne éditoriale ? Très importante, la ligne éditoriale : ne pas envoyer chez un spécialiste du polard votre si charmante histoire d'amour ..."

    "Déposez votre manuscrit pour protéger votre propriété intellectuelle : pour se faire, je vais vous envoyer quelques liens par mail, vous choisirez. C'est important, faites-le !"

     

    Bienvenue en terre inconnue !

     

    Copyright : inscription faite en ligne. C'est pratique, rapide et pas si onéreux que je le craignais.

     

    J'ai bossé dur, ne faisant jamais les choses à moitié. À force de recherches sur internet, dans les librairies du coin (je lisais les "quatrième de couverture" et si ça "me" correspondait, je notais les coordonnées de l'éditeur sur mon calepin...)

    J'ai contacté aussi par mail deux éditeurs régionaux (un qui publie des romans dont l'histoire se déroule en Creuse, et son pendant "breton") : aucun d'eux n'a jamais daigné me répondre.

    Mon fichier excel s'est complété, au fil de semaines... Lui ? non.... Lui, oui, par courrier... Lui, aussi, et accepte les manuscrits par mail.... J'ai évité les "gros", les "pignons sur rue", consciente que les novices comme moi avaient autant de chance d'être lus qu'un spermatozoïde de pénétrer dans un ovule...he La concurrence est rude !

     

     

    Mine de rien, tout ça nous faisait déjà entrevoir le printemps : le temps passe si vite, lorsqu'on tergiverse, qu'on hésite, qu'on peaufine (qu'on trouve tous les arguments possibles et inimaginables pour retarder l'heure de se jeter à l'eau !)

     

    Et puis, je me suis fixé une date butoir, intime... Un lieu... J'y ai vu une concordance de signes annonciateurs d'une réussite fatale !

    Fini d'avoir la trouille, Grenouille !!! Tu vas y aller, point barre !!! Si tu te ramasses : tu ne seras pas la première, n'y aura pas mort d'homme... Bouge ton cul !!!! Ce n'est plus le moment de renoncer !!! ça peut le faire (oupa)...

     

    Mes premiers manuscrits (version 3... V2 étant le travail reçu de Madame W.) ont été postés en recommandé avec accusé de réception, envoi accompagné d'une grosse enveloppe pré affranchie au tarif correspondant à un gros pavé de 2 kg, à mes nom et adresse pour retour éventuel en cas de refus.

    Trois monstres imprimés en recto, reliés avec soin par une professionnelle d'une boutique spécialisée en fournitures de bureau, à côté de la maison, qui m'a posé une tonne de questions, encore plus émoustillée que moi, me souhaitant une totale réussite...

    Trois envois aux maisons d'édition sélectionnées pour avoir la primeur de mon talent, en présence de mon mari, très solennellement, le 18 avril 2017, veille du jour de notre anniversaire de mariage, depuis le bureau de poste de notre petit bourg en Creuse !!! (j'aurais préféré le 19, mais ça tombait un dimanche : bureau de poste fermé.)

    Tous les voyants étaient au vert : j'allais y arriver !!! Je me souviens avoir évoqué avec mon chéri la rentrée littéraire de l'automne prochain :"tu comprends, c'est dès maintenant que tout se joue" !

     

    Pauvre pomme !

     

    arf

     


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